L’Hallux rigidus
De quoi s’agit-il ?
L’hallux rigidus est une arthrose de l’articulation métatarso-phalangienne du gros orteil. L’origine de cette destruction articulaire est souvent liée à des microtraumatismes répétés. Certains sports favorisent l’apparition de cette pathologie : le football, la danse classique notamment.
Le diagnostic
La mobilisation du gros orteil source de douleur est provoquée par la compression du nerf sensitif et le blocage mécanique de l’articulation par l’os.
La perte de mobilité avec une diminution de la flexion dorsale (pour relever le gros orteil) gêne le déroulé du pas et provoque une marche en supination, sur le bord externe du pied pour esquiver le pas. Cette raideur se compense parfois par un excès de flexion dans l’articulation inter- phalangienne pouvant réaliser une barquette.
Une augmentation du volume de l’articulation peut être due à la présence d’ostéophytes (becs de perroquets) qui majorent la douleur et sont responsables du conflit possible avec la chaussure.
Le diagnostic est posé grâce à la radiographie qui permet de distinguer les trois stades d’évolution de cette arthrose :
- Stade 1, arthrose débutante : condensation osseuse, peu de pincement articulaire
- Stade 2, arthrose constituée : pincement articulaire net, ostéophytes
- Stade 3, arthrose évoluée : disparition de l’interligne, profusion d’ostéophytes
Son aggravation est inévitable. La chirurgie est nécessaire dès que les difficultés pour marcher et pour se chausser sont importantes.
Le traitement
Le traitement médical
L’objectif est de diminuer l’inflammation et de protéger le blocage mécanique douloureux en flexion dorsale.
L’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, d’injections intra articulaires d’anti-inflammatoires stéroïdiens mais encore des traitements podologiques (la confection de semelles et d’ortoplasties) peuvent soulager transitoirement. Le port de chaussures à semelles rigides est recommandé pour limiter la mobilisation de l’articulation à la marche.
Le traitement chirurgical
Il n’est envisagé qu’en cas de douleurs articulaires résistantes au traitement médical et/ou d’une gêne au chaussage et/ou des douleurs au niveau des autres orteils par surcharge d’appui. Le traitement chirurgical peut être conservateur cherchant à conserver ou retrouver une mobilité sans phénomènes douloureux ou Radical et définitif (dans le cas sévère) en réalisant un blocage de l’articulation.
– La technique percutanée conservatrice. Elle consiste à raccourcir les os pour diminuer la pression sur l’articulation (ostéotomie). Ces ostéotomies sont réalisées en mini-invasif et en percutané et sont stabilisées par des vis. Une rééducation précoce est nécessaire.
Les suites opératoires sont simples, la douleur est normalement soulagée par l’intervention qui a permis, par le nettoyage des ostéophytes, la décompression du nerf dorsal et la suppression de la butée osseuse gênant le chaussage.
Risques : Des douleurs résiduelles liées à l’arthrose peuvent cependant persister mais restent le plus souvent tolérables. Si ces dernières s’aggravent par l’augmentation du secteur de mobilité, on sera amené à faire une nouvelle intervention, une arthrodèse métatarso-phalangienne.
– La technique radicale par arthrodèse métatarso-phalangienne du gros orteil. Cette technique non conservatrice conduit au blocage articulaire définitif. Après l’ablation de la surface articulaire, une stabilisation par vis est réalisée
Cette intervention peut aussi être réalisée en percutané sous anesthésie loco-régionale et en ambulatoire.
C’est le traitement de référence pour supprimer les douleurs si elles sont importantes
L’articulation inter phalangienne du gros orteil, située entre la 1ere et la 2e phalange, compense généralement la perte de mobilité qu’entraîne cette arthrodèse .Le déroulé du pas est presque normal, marcher sur la pointe des pieds possible. Le chaussage tolère un talon de 4 centimètres maximum.
Risques : Déficit ou retard de consolidation, phlébites, infections du site opératoire, neuro algodystrophie. Certaines complications peuvent nécessiter des gestes chirurgicaux complémentaires ou une nouvelle intervention.
Les suites opératoires
Le port une chaussure spéciale pendant quatre à six semaines sera prescrit.
La durée de l’arrêt de travail est d’un à trois mois selon l’activité.
La reprise du sport est possible après cinq mois de repos. Cyclisme et natation peuvent être repris plus précocement.