La coxarthrose ou arthrose de la hanche

De quoi s’agit-il ?

La coxarthrose correspond à une arthrose de l’articulation de la hanche c’est-à-dire une destruction du cartilage articulaire au niveau des surfaces articulaires.

La hanche est l’articulation proximale du membre inférieur, c’est-à-dire la jonction entre le tronc et la cuisse. Cette articulation est formée par deux surfaces articulaires sphériques :

– La cavité cotyloïdienne : il s’agit de la surface articulaire creusée dans l’os du bassin qui va recevoir la tête fémorale.

– La tête fémorale, il s’agit des deux tiers d’une sphère qui est supportée par le col fémoral ; ce col assure la jonction avec le corps du fémur.

Ces surfaces sont recouvertes de cartilage, un revêtement souple et lisse qui va permettre le glissement entre elles, favoriser le mouvement et par conséquent permettre la marche.

La stabilité de cette articulation est assurée par :

  • La capsule, manchon fibreux très solide étendu entre l’os iliaque et la base du col fémoral d’une part, par des ligaments antérieurs et postérieurs d’autre part.
  • L’orientation des surfaces articulaires des groupes de muscles puissants augmentent de façon importante la stabilité de cette articulation. Ce sont les muscles fessiers qui vont assurer l’équilibre du bassin lors du passage du pas à la marche.

Le diagnostic

Le diagnostic clinique

Il est évoqué sur les données de l’interrogatoire. L’usure anormale du cartilage va entraîner :

  • Des douleurs. C’est Le premier signe de l’arthrose. Au départ elles sont intermittentes(après de longues marches ou des stations debout prolongées) puis elles deviennent progressivement de plus en plus importantes   pour devenir quasiment permanentes et très invalidantes dans les formes évoluéesLa localisation de la douleur est typiquement au niveau du pli de l’aine, mais elle peut avoir des présentations variées: dans la fesse, sur le côté de la hanche, sur le devant de la cuisse et quelquefois même jusqu’au genou.
  • Une perte de souplesse puis une raideur de l’articulation.           
  • Une boiterie.  
  • Une limitation des activités habituelles qui peut avoir un impact important sur la qualité de vie au quotidien : Les douleurs induisent une diminution du périmètre de marche et de la station debout prolongée conséquente, des difficultés à monter et descendre les escaliers, à se chausser, enfiler ses chaussettes.

Le diagnostic radiographique

Les radiographies du bassin de face et de la hanche de profil vont montrer la disparition des espaces articulaires (pincement), la condensation osseuse et dans les formes déjà évoluées la formation d’excroissances osseuses (ostéophytes). Ce bilan permettra d’évaluer l’atteinte articulaire, l’importance du pincement de l’articulation, la cause de l’usure et induira le choix du traitement.

Les causes

La coxarthrose primitive consécutive au vieillissement anormal de l’articulation, elle se révèle en général après 60 à 70 ans. Le surpoids est un facteur aggravant de l’arthrose.

La coxarthrose secondaire. Certains facteurs vont favoriser l’évolution de l’arthrose.   Dans ce cas, l’arthrose peut survenir plus précocement, parfois avant 40 ans.

Les principaux sont : La luxation congénitale de hanche, des séquelles de fracture ou de luxation, une maladie rhumatologique et plus rarement une nécrose de la tête fémorale.

Le traitement

Le traitement médical:

Lorsque le pincement est minime et en l’absence de causes apparentes de l’usure, le traitement pourra être médical. Il associe :

  • Des antalgiques contre la douleur
  • Des anti-inflammatoires contre l’inflammation
  • Des chondroprotecteurs (médicaments protégeant le cartilage) qui peuvent parfois ralentir l’évolution de la maladie.
  • Une infiltration radio guidée (injection de corticoïdes dans l’articulation) peut être envisagée au cas par cas.
  • De la viscosupplémentation (injection d’une substance lubrifiante dans l’articulation) peut permettre de diminuer les douleurs. En cas d’amélioration, les injections peuvent être répétées annuellement. Néanmoins la hanche est une articulation profonde et les traitements par injection sont plus difficiles à réaliser, avec des résultats souvent moins satisfaisants que pour le genou.
  • Une perte de poids peut être conseillée en cas de surpoids.
  • Une activité physique de rodage articulaire sera recommandée (vélo sans résistance).

La prothèse totale de hanche

L’évolution de l’arthrose est lente et se fait progressivement vers l’aggravation.   

Lorsque le traitement médical est devenu inefficace et que la douleur et le handicap deviennent insupportables, la solution va passer par la chirurgie : l’arthroplastie de hanche avec la mise en place d’une prothèse totale de hanche. Le but de l’intervention est de :

  • Supprimer la douleur (95% des cas)
  • Retrouver de la mobilité et conserver une hanche stable
  • D’améliorer de la qualité de vie.

Cette intervention chirurgicale consiste à remplacer l’articulation de la hanche usée par une articulation mécanique: La prothèse.

Les implants

Cette articulation artificielle est composée  d’un cotyle prothétique ou cupule qui s’insère au niveau du bassin et d’une tige fémorale avec une tête sphérique qui s’implante dans le canal médullaire du fémur. Ce sont des implants en métal, en plastique (polyéthylène) ou en céramique.

 


Le couple de frottement

Par couple de frottement, on entend les parties de l’implant qui vont s’articuler entre elles et donc redonner le mouvement à la hanche tout en préservant la stabilité de l’articulation dans des mouvements extrêmes. La tête et l’insert  du cotyle constituent le couple de frottement.

Le couple céramique-céramique est le plus indiqué pour résister à l’usure en particulier chez des patients jeunes et plus actifs. De plus les couples dur-dur évitent le risque d’ostéolyse (perte osseuse ) autour de la prothèse que pourraient provoquer les débris d’usure d’une cupule en polyéthylène.

Le scellement de l’implant

  • A cimenter, L’articulation artificielle va être ancrée dans l’os du bassin et/ou dans le fémur avec un ciment spécial qui durcit très rapidement. L’articulation peut être sollicitée peu de temps après.
  • Sans ciment, Si la prothèse est mise en place sans ciment, l’os se soude à la prothèse en l’espace de quelques mois.
    La tige fémorale est généralement produite en alliage de titane, qui garantit une biocompatibilité maximale. La tête fémorale est produite en céramique et s’encastre sur la tige fémorale.
    Le cotyle sphérique (cupule + insert). La cupule du cotyle est aussi réalisée en alliage de titane, avec une surface macroporeuse qui garantit une intégration osseuse optimale. Cette ostéo-intégration s’effectuera en 3 mois. L’insert est généralement en céramique. 

Les techniques chirurgicales : 

Afin de positionner les implants dans l’os, il faut accéder à la hanche. On appelle cela la voie d’abord chirurgicale. Il en existe de nombreuses pour la hanche avec des avantages et des inconvénients.

Les voies d’abord conventionnelles.

  • La voie transglutéale de Hardinge. Sur une incision externe, le chirurgien désinsère une partie du moyen fessier, le muscle le plus impliqué dans la marche et du quadriceps. si cette voie donne peu de luxation Il existe des risques de boiterie et de douleurs persistantes. Elle entraîne dans 30% des cas une boiterie parfois durable.
  • La voie postéro externe de Moore nécessite la section des pelvitrochantériens, muscles postérieurs de la hanche, rotateurs externes et stabilisateurs postérieurs de la hanche. La section des muscles facilite une instabilité avec un risque de luxation, nécessitant une anesthésie générale pour la réduire.

    Pour diminuer les inconvénients de ces voies d’abord, des techniques moins agressives sont de plus en plus utilisées, il s’agit des voies d’abord « mini-invasives ».

  • La voie « mini-post »: Il s’agit d’une diminution de la voie postéro-externe de Moore. Grâce à des instruments adaptés, les muscles pelvi-trochantériens ne sont plus sectionnés dans leur totalité permettant une meilleure stabilité que dans la voie postéro-externe classique.
     
  • La voie antérieure de Hueter. Elle permet d’accéder à la hanche sans sectionner les muscles. La cicatrice est réduite et antérieure. Cette voie d’abord passe entre le muscle tenseur du Fascia lata (TFL) et le Sartorius, puis en dehors du muscle droit antérieur et du Psoas pour arriver à la hanche. Elle se pratique en décubitus dorsal (patient sur le dos), le plus souvent à l’aide d’une table spéciale (table orthopédique). La préservation des muscles permet de maintenir fortement la stabilité de la hanche ce qui diminue fortement le risque de luxation.
    La voie d’abord antérieure de Hueter mini- invasive, est l’approche idéale pour une  chirurgie atraumatique qui est fondamentale pour une récupération rapide car l’incidence des complications est réduite en comparaison des techniques conventionnelles.

Votre chirurgien utilise la voie d’abord AMIS® = Anterior Minimally Invasive Surgery qui est l’approche idéale pour une chirurgie atraumatique qui est fondamentale pour une récupération rapide.