Prothèse Totale de Hanche Douloureuse
De quoi s’agit’il ?
La prothèse totale de hanche permet dans la grande majorité des cas d’apporter un soulagement durable et une indolence complète. Elle a pour cette raison était qualifiée de chirurgie du siècle dans la littérature scientifique.
L’apparition de douleurs persistantes à distance du geste chirurgical doit faire l’objet d’investigation pour rechercher l’origine de ces symptômes. Après élimination des causes extrinsèques à ces douleurs (tendinite, hernie, pathologie du rachis lombaire…), une cause intrinsèque d’origine prothétique peut nécessiter la réalisation d’un changement de prothèse totale de hanche (PTH) aussi appelé reprise ou révision de PTH.
La reprise de PTH est une intervention chirurgicale qui consiste à remplacer tout ou une partie de la PTH.
Les causes
Les raisons justifiant une reprise de PTH sont nombreuses :
- Descellement mécanique (la prothèse ne tient plus) de la tige fémorale ou de l’implant cotyloïdien, qui est la cause la plus fréquente de révision de PTH
- Luxations récidivantes ou instabilité
- Infection chronique
- Usure ou rupture d’implants
- Fracture autour des implants dite fracture péri-prothétique, le plus souvent au niveau de la tige fémorale
Le diagnostic
Le diagnostic clinique
La prothèse posant problème se manifeste de différentes façons :
- Des douleurs, le plus souvent dans la région de l’aine, mais aussi dans la fesse ou pouvant irradiées dans le genou. D’intensité variable, elles peuvent entrainer une raideur et une boiterie
- Une instabilité ou des luxations récidivants, qui peuvent être secondaires à une usure ou malposition des implants
- Des signes évoquant une infection comme de la fièvre, une rougeur, un écoulement au niveau de la cicatrice (fistule).
Le bilan d’imagerie
- Des radiographies standards sont prescrites de manière systématique en première intention. Celles-ci peuvent suffire à renseigner sur la présence d’un descellement avec la présence d’un liseré péri-prothétique, d’une malposition ou d’une usure d’implant.
- Ce bilan pourra être complété par un scanner permettant une étude plus fine de l’os au contact des implants et permettant de planifier au mieux l’intervention et le type d’implants qui seront utilisés. Une scintigraphie peut apporter des précisions sur le lieu du descellement et en cas d’infection.
- Une ponction articulaire en préopératoire peut être nécessaire à la recherche d’une infection.
Le traitement
L’intervention est menée sous anesthésie générale ou locorégionale (rachianesthésie).
Elle dure entre 1h et 3h en fonction des gestes à réaliser.
L’intervention consiste au remplacement de la pièce dans le bassin ou dans le fémur (révision unipolaire) ou les deux (révision bipolaire).
La voie d’abord dépendra du geste et sera dans la mesure du possible identique à la voie d’abord utilisée pour la prothèse en place.
Le type d’implants utilisés dépendra également de plusieurs facteurs et notamment de votre stock osseux.
Au niveau fémoral, il peut être utilisé soit un implant standard soit une tige de révision plus longue.
Dans de rare cas, il peut être nécessaire d’ouvrir le fémur (volet fémoral) pour extraire la tige en place.
Au niveau du bassin, une cupule de plus gros diamètre sera utilisée. En cas de perte osseuse, il pourrait être nécessaire de réaliser une greffe osseuse ou d’utiliser un implant sur mesure.
Les suites post-opératoires
- Des traitements antalgiques sont prescrits en fonction de votre douleur.
- Le Glaçage de la zone opératoire est fortement conseillé.
- L’anticoagulation préventive pendant 35 jours et les bas de contention sont mis en place en post-opératoire pour limiter le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire.
- Le pansement est changé par l’infirmière tous les 3 jours.
- Une réhabilitation rapide : La réhabilitation peut généralement commencer le lendemain même de l’opération, en accord avec votre médecin.
- La conduite sera autorisée en général après 1 mois de convalescence en fonction de votre condition générale et si vous êtes capable d’entrer et de sortir de votre voiture si vous avez un bon contrôle de votre jambe.
- L’arrêt de travail sera de 1 à 3 mois. Sa durée sera en fonction de votre activité professionnelle.
La reprise d’activité sportive. Elle est progressive et en accord avec votre chirurgien.
Vélo et natation : à partir du 1er mois
Golf : à partir du 3ème mois et marche de randonnée entre 3 et 6 mois.
Le suivi post-opératoire
La consultation avec le chirurgien est prévue à 45 jours de l’intervention avec un contrôle radio, au sixième mois puis tous les ans ou les 2 ans. Un contrôle radiographique permet de surveiller l’usure de la prothèse.
Les risques
Durant l’intervention :
- Une fracture osseuse lors de la mise en place d’un des implants généralement la prothèse fémorale
- Une atteinte nerveuse par voie postérieure concernant le nerf sciatique
- Une blessure artérielle exceptionnelle
Après l’opération :
Des complications communes à toute chirurgie :
- Problèmes de cicatrisation (chéloïdes, désunion cutanée).
- Hématomes.
- Une phlébite (obstruction de vaisseaux sanguins par des caillots) avec des risques d’embolies pulmonaires
- Une infection de la zone opératoire qui peut amener une ré-intervention pour lavage et drainage du site opératoire avec un traitement antibiotique adapté et prolongé.
Des complications plus spécifiques d’une prothèse de hanche :
- La luxation. Votre chirurgien et votre kinésithérapeute vous expliqueront les mouvements dangereux à éviter.
- Le descellement des éléments prothétiques qui va nécessiter la remise en place d’une nouvelle prothèse.
- Une inégalité des membres peut exister et nécessiter le port de semelles pour la corriger si celle-ci est supérieure à 1cm.
- Une infection de la prothèse amenant à changer la prothèse en l’associant à un traitement antibiotique prolongé et adapté. Lorsqu’on est porteur d’une prothèse de hanche, une hygiène de vie rigoureuse est nécessaire. Toute infection (dentaire, ORL digestive, urinaire) nécessite une prise en charge médicale urgente.