Le doigt à ressaut / ressort

De quoi s’agit-il ?

Pour comprendre l’origine du doigt à ressaut, il faut connaître la disposition anatomique des tendons fléchisseurs au niveau des doigts et de la main. Ces tendons font suite au corps musculaire situé à l’avant-bras. Ils traversent la paume et se terminent à l’extrémité des doigts. Lorsque vous pliez les doigts ces tendons sont plaqués contre les phalanges par des « poulies de réflexion » qui sont des petits tunnels qui empêchent les tendons de prendre la corde lors du mouvement de flexion. Ce système de tendon et de poulies est extrêmement ajusté et il suffit d’un petit épaississement du tendon même très localisé pour entraîner un blocage lors du passage d’une poulie et réaliser ainsi un ressaut.

Les causes

L’épaississement du tendon se produit le plus souvent sans cause précise. Parfois il semble y avoir une relation avec un geste manuel répétitif (taillage de haie, découpage répétitifs.

Les passages répétitifs accentueront l’inflammation locale et favoriseront l’épaississement du tendon accroissant ainsi le phénomène : il s’agit d’un véritable cercle vicieux.

Parmi les causes, le diabète est aussi une cause favorisante ainsi que les maladies rhumatismales et la dialyse.

Le diagnostic

La douleur est le signe clinique le plus fréquent .L’articulation va progressivement se déformer par sub-luxation, ce qui entraîne la déformation typique de la base du pouce, une diminution de l’écartement du pouce qui sera compensé par une hyperlaxité de l’articulation métacarpo-phalangienne.

La radiographie standard du pouce de face et de profil confirme le diagnostic, évalue le stade évolutif et permet d’apprécier la qualité osseuse.

Le traitement

Le repos :

Dans les formes débutantes peut permettre un retour à la normale, en évitant les travaux manuels répétitifs.

L’infiltration :

Injection locale d’un corticoïde permet de lutter contre l’inflammation. Elle consiste à injecter localement un produit corticoïde, éventuellement sous guidage échographique. Il s’agit d’un médicament anti-inflammatoire dont l’effet est d’atténuer l’inflammation locale, et donc de faire dégonfler l’épaississement tendineux. L’infiltration est douloureuse environ 48 heures et l’effet de l’infiltration est retardé de quelques jours.

Elle peut être répétée une seconde fois, une quinzaine de jours après mais elle peut fragiliser le tendon. Son action est le plus souvent temporaire.

La chirurgie :

En cas d’échec des traitements précédents, ou lors des formes sévères et évoluées, elle consiste à libérer les tendons fléchisseurs (ténolyse avec synovectomie) en ouvrant la poulie de réflexion. L’intervention consiste à libérer le tendon. Cette ténolyse est réalisée en élargissant la poulie A1 au niveau de la paume de façon à faciliter le passage du tendon.

Chirurgie à ciel ouvert :

Incision au paume de main, libération de la poulie A1 qui est l’entrée des tendons dans la gaine. Geste réalisé sous anesthésie loco-régionale en chirurgie ambulatoire.

Les suites sont simples : Soins locaux post opératoires : pansement tous les 2 jours pendant 15 jours, fils résorbables tombant entre 15 et 21 jours.

Aucune immobilisation n’est nécessaire, la rééducation peut être utile dans certains cas.

Chirurgie percutanée avec guidage échographique :

Pas d’incision de la peau, libération de la poulie A1 à l’aiguille sous contrôle échographique, associé à une infiltration de corticoïde dans la gaine du tendon, geste réalisé sous anesthésie locale.

Pas de nécessité de soins infirmiers en post opératoire