La ligamentoplastie après rupture des ligaments croisés

De quoi s’agit-il ?

Le Ligament croisé antérieur est le principal stabilisateur du genou.
Il empêche la translation antérieure du tibia sous le fémur. Ce ligament peut être rompu lors de traumatisme indirect genou fléchi en rotation ou lors d’un tir dans le vide créant un mouvement d’hyper extension.

Lorsque ce ligament est rompu, il se crée une laxité qui peut se traduire par des sensations de dérobements du genou. Cette instabilité peut être compensé par de la rééducation, mais la laxité reste présente et la pratique de sports en pivot tels que le football, le rugby ou le tennis risque d’entraîner des lésions méniscales ou cartilagineuses favorisant l’usure prématurée du genou.

Compte tenu de votre âge, activité sportive ou professionnelle, l’indication de réparer le ligament croisé antérieur ligamentoplastie du LCA dont les facultés de cicatrisation spontanée sont quasiment inexistantes pourra vous être proposée. Cette intervention vous évitera de vous blesser a nouveau et d’aggraver les lésions au niveau de votre genou.

 

Le diagnostic

Le diagnostic de lésion du ligament croisé antérieur repose sur l’examen clinique,il sera confirmé par la réalisation d’une IRM, qui permettra en outre de juger de l’importance de la contusion osseuse et d’identifier des lésions associées au niveau les autres ligaments du genou, des ménisques qui seront alors traitées lors de la même intervention .Une lésion méniscale associée est d’ailleurs un argument supplémentaire pour poser l’indication chirurgicale qu’il convient alors de ne pas trop différer.

Le traitement

Technique chirurgicale de la ligamentoplastie

Cette reconstruction nécessite de prélever un transplant qui servira de greffe.

Ce transplant est généralement prélevé au niveau de la patte d’oie, à la face interne du genou, il s’agit du tendon du demi tendineux qui est travaillé de façon à donner un transplant offrant la longueur et la résistance qui s’approcheront le plus du ligament croisé antérieur rompu. Cette technique mini-invasive est appelée le DT 4 et se déroule sous arthroscopie et en ambulatoire.

Les différents temps opératoires sont résumés ci-dessous:
– 1er temps: prélèvement du tendon du semi tendineux qui servira de greffe pour le nouveau
LCA.

Prélèvement du tendon du « demi-tendineux »

– 2ème temps: positionnement des broches guides au niveau des sites d’insertion tibial et
fémoral du LCA.

Mise en place de la broche

– 3ème temps: forage des tunnels fémoral et tibial.

Forage du tunnel fémoral et tibial

– 4ème temps: taraudage des tunnels fémoral et tibial.

Taraudage fémoral et l’entrée du tunnel

– 5ème temps: creusement des logettes au niveau des sites d’insertion fémoral et tibial de la
greffe.

Logettes tibiales (15mm) et tibiale (10mm)

– 6ème temps: passage de la greffe dans l’articulation et positionnement dans les logettes.

Passage des fils, récupérés par la voie instrumentale antéro-médiale – Récupération de la bandelette tibiale – Mise en place de la greffe

– 7ème temps: mise en tension et fixation de la greffe.

Manoeuvre fémorale « clé à sardine », contrôle du positionnement et ajustement de la traction – Fixation fémorale des bandelettes par vissage

Aspect final:

Les suites opératoires

L’appui est protégé pas 2 cannes anglaises pendant 5 jours puis la marche est reprise normalement.

Des exercices d’auto-rééducation sont à réaliser plusieurs fois par jour pendant les 3 premières semaines, l’objectif étant de retrouver un genou confortable pour la vie quotidienne (déroulé normal de la marche, extension complète et flexion 90°). Durant cette période, le glaçage du genou est primordial pour lutter contre l’œdème et les hématomes.

Suite à cette période post-opératoire immédiate, la rééducation sera poursuivie chez le kinésithérapeute pour une durée minimum de 6 mois.

Le retour au sport est envisageable après le 8ème mois, les activités professionnelles de bureau après 1 mois et les activités plus physiques au 3ème mois.

Les risques

Les principaux risques de cette intervention sont :

  • l’infection,
  • la phlébite,
  • une hypoesthésie de la face antérieure du genou. Cette liste n’est pas exhaustive mais ce sujet sera abordé lors de la consultation.